Extrait Encore un Dimanche

Encore un Dimanche
Le rêve de l’ange.
Chaque dimanche soir, Eva fait le même rêve mystérieux. Une femme habillée de blanc, chevauchant une moto, s’arrête près d’elle pour lui adresser la parole.
Un jour, alors qu’Eva se promenait le long de la plage, son rêve prit vie. Une femme casquée, vêtue de cuir blanc, arriva en moto et s’arrêta à ses côtés.
Lorsqu’elle releva la visière de son casque, Eva fut prise d’un profond choc…
Type : Roman
Date de parution : 2011
Éditeur : Auto-édité
La Rupture
Fin octobre… Nous roulons à vive allure sous une pluie battante. La côte se déchire sous les éclairages blafards et la mer est d’un noir d’encre. Le silence est pesant, Kim est accrochée au volant comme une cavalière à ses rênes et, à chaque passage sous un réverbère, je devine son grain de beauté, là, juste à la naissance de la mâchoire. J’ai une folle envie de le toucher et de caresser sa joue mais je résiste. Résister, c’était ça le maître mot !
Quelques minutes plus tôt, derrière un verre de vin délicieux, mes mains s’étaient doucement éloignées des siennes et ma bouche avait prononcé ces mots tant redoutés :
» Kim, il faut arrêter. Je te quitte et ne veux plus te voir. »
Elle me sourit, mais je vois bien qu’elle ne me croit pas. Elle argumente, mais je reste sourde à ses paroles. Je mets lentement mes gants pour lui signifier que c’est terminé. Elle s’arrête net, boit la dernière gorgée de son vin d’un geste mécanique, puis se lève brusquement.
Sans un mot, nous rejoignons sa voiture et l’instant d’après nous nous retrouvons devant chez moi avec pour seule musique à cette scène tragique et pathétique, les tambours du ciel martelant la pauvre carrosserie. J’essuie mes larmes discrètement, elle veut mon mouchoir en tissu comme souvenir ; elle le garderai toujours dans son blouson de moto. Dieu que c’est enfantin ! Dieu que je l’aime !
Je bondis hors de la voiture, ivre de douleur et, sous le déluge assourdissant, lui murmure de loin : » Adieu ». Accrochée au grillage du portail, je suis tétanisée et tremblante. Je tourne la tête une dernière fois. Elle est sortie de la voiture, en pleurs et immobile, elle crie en silence: » Je t’aime ! » Une explosion en plein visage comme une révélation.

